J’ai reçu récemment de la part de la papeterie Canson, une demande de test produit, un papier aquarelle nommé « Héritage ».
Test : Papier aquarelle l’Héritage CANSON
La première question que je me suis posé, c’est pourquoi sortir un nouveau papier (sorti en 2016).
Je me suis rappelé que cette marque leader sur le marché français en matière de vente de papier d’art, n’avait plus de papier d’aquarelle prestigieux.
Aucun papier de la qualité d’ARCHES n’étant disponible, ils ont dû se rabattre sur leur service R&D, (Recherche et développement).
Pour bien connaître le service de chez CANSON, ils maitrisent parfaitement les qualités du papier ARCHES, ils ont aussi les machines pour ce type de papier (machine à forme ronde), mais ils sont obligés de faire pareil ou mieux que ARCHES.
L’ont-ils fait, c’est ce que je vais tenter de vous expliquer dans la suite de cet article.
J’ai fait ce test sans aucun apriori car je ne suis pas un pur Aquarelliste, donc c’est plus facile pour moi.
Juste pour info, quand un artiste test un nouveau produit, il a souvent des difficultés à l’appréhender. L’être humain n’aime pas le changement J
Son aspect général, il ressemble beaucoup à son concurrent direct :
Sa couleur : Une couleur blanche laiteuse, ce n’est pas un « blanc, blanc », ce qui est logique car pour arriver à avoir un blanc parfait, il faut souvent jouer au petit chimiste, là c’est la couleur naturelle du papier 100% coton.
Son touché : Les trois textures disponibles sont Grain fin, Grain Satiné et Grain torchon. Ces textures sont similaires à ce que l’on trouve chez les autres parques, avec toutefois, un grain fin un peu plus prononcé.
Je vous rappelle que si vous êtes débutant, optez pour le grain torchon, on voit moins les erreurs et défauts, et évitez absolument le grain satiné, vous allez à la catastrophe.
Mouillé : Si vous travaillez mouillé à cœur, alors comme pour tout papier, je vous conseille vivement de le tendre, autrement vous aurez un léger problème.
Phénomène classique, les fibres qui composent le papier, quand vous le baigniez dans l’eau elles se gorgent d’eau, gonflent et se déforment.
Jusque-là rien de grave, le problème surgi surtout au moment du séchage de la feuille. En effet, les fibres gonflées et déformées par l’eau, ne peuvent reprendre leur place correctement si le papier n’a pas été tendu au préalable. C’est le cas pour pratiquement toutes les feuilles de papiers aquarelle de 300grs.
Liquide de masquage : Je n’ai pas testé toutes les marques sur ce papier, mais certain liquide de masquage accroche le papier voire le déchire, comme celui de la marque TALENS, mais pas celui de la marque PEBEO, ni celui des chez DALER.
Je ne suis pas sûr que cela soit un problème propre au papier.
Mais je vous conseille de faire un test sur le bord de votre feuille avant de vous attaquer à la feuille entière.
Test : Papier aquarelle l’Héritage CANSON
J’ai essayé ensuite le papier GRAIN FIN 300 grs, en mouillé sur mouillé, mouillé sur sec et sec sur sec.
Sec sur Sec :
Le fait de travailler sec sur sec a laissé au papier toute sa colle, ce qui permet de travailler des traits fins et précis, c’est le cas sur ce papier. Quand vous voulez un peu plus faire pénétrer votre pigment, il suffit de mouillé un peu plus le pinceau, en le frottant doucement vous enlevez partiellement la colle, ce qui aide la couleur à pénétrer le papier. Dans cet exercice le papier se tiens bien et répond à nos exigences.
Note : le papier aquarelle s’il n’est pas encollé, il ressemble à un buvard, et vous auriez beaucoup de difficultés à le travailler. Généralement cette colle est une gélatine. Les fabricants encolle soit à cœur, soit en surface.
Mouillé sur Sec :
Le papier absorbe parfaitement l’eau, comme je l’ai mentionné si dessus. Les traces des coups de pinceau disparaissent rapidement. La couleur se diffuse uniformément.
Le plus – Je ne sais pas quelle technique d’encollage, ils utilisent, mais j’ai remarqué que tout en pénétrant parfaitement et uniformément le papier, ma consommation de matière et moindre par rapport à d’autres papiers.
Mouillé sur Mouillé :
La couleur, là aussi se diffuse parfaitement. Il est très agréable de laisser courir son pinceau sur le papier, de pousser la couleur, et de tenter de maitrise son chemin.
Petit défaut remarqué en bout de course, le pinceau marque le papier, il faut rapidement le remouillé pour effacer la trace.
Repenti :
Les repentis sont bons, voire même très bons. Mais il faut quand même maitrisait parfaitement la technique, l’eau est votre amie, comme votre ennemie si vous ne savez la dompter.
MON AVIS :
Dans l’ensemble, j’aime bien ce papier, il répond aux attentes des aquarellistes même des plus exigeants.
Il laisse place à l’erreur.
Il peut servir de terrain jeu pour ceux qui ont le gout de l’aventure ou qui sont à la recherche de leur propre style.
Les moins :
Attention à ceux qui utilisent des feutres, le temps de séchage à l’air plus long que d’habitude, ce qui peut engendrer des bavures.
J’ai lu beaucoup d’avis négatif à propos de son prix. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce qui s’écrit à ce propos.
Nous avons ici un papier de grande qualité, qui plait ou qui ne plait pas, là c’est une affaire de goût, mais son prix est dans la fourchette du marché. Il est fabriqué en France.
Ma Conclusion sur Papier aquarelle l’Héritage CANSON
Je trouve que Canson a réussi son pari celui de reconquérir une place qu’elle avait perdue.
Le papier aquarelle HERITAGE n’a pas à rougir face à ces principaux concurrents, pour les habitués du papier ARCHES, après un petit temps d’adaptation, vous aimerez j’en suis sur vous amuser sur ce nouveau support.
Bonne création
Thierry