Comment est né le Bleu de Prusse !

Savez-vous qu’un grand nombre de découvertes est dû à des accidents de laboratoire, dans cet article, je vous explique la naissance du Bleu de prusse.
Comment un Rouge peu devenir Bleu ?
Le monde changeant du Bleu de prusse
” Et c’est comme ça que j’ai pris Cézanne au dépourvu, en m’inclinant de réflexion. Son visage ressemblait à celui d’un potier, brûlé par le soleil, qui semblait effrayé par l’ombre des feuilles voisines. Il avait une petite tête osseuse à la peau rosée, des yeux vifs et une moustache blanche, maculée négligemment de bleu de Prusse.

@Jules Borély, Conversations avec Cézanne
Une peinture plus chère que l'or

Il est difficile pour les artistes, gâtés par la disponibilité de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, d’imaginer un monde dans lequel une de nos couleurs importantes et nécessaires coûte plus cher que l’or. Mais c’était le monde d’avant 1703. Le bleu permanent le plus puissant et le plus utile à cette époque était l’outremer. Le nom vient des mots «oltre marino», faisant référence au mot «outre-mer». Il était si cher que de nombreux artistes devaient compter sur leurs riches clients pour le leur acheter ou s’en passer.

Comment est né le Bleu de Prusse

En 1703, cependant, tout cela a changé. Un nouveau bleu a été créé accidentellement et il peut être fabriqué par quiconque connaît la formule «secrète» de Johann Diesbach. Ce fabricant de couleurs l’a découvert, et pourtant il n’essayait même pas de créer un bleu. Il mélangeait une laque rouge standard, fabriqué à partir de cochenille.

Un mélange accidentel

On raconte que Diesbach était en retard avec la commande d’un client et s’empressant de la terminer, il a fait ce mélange accidentel.
Pour faire le rouge, il avait besoin de cochenille séchée, de sulfate de fer et de potasse.
Heureusement pour les futurs artistes, il n’avait pas de potasse sous la main.
La potasse est un alcali, appelé mordant, nécessaire pour que la couleur s’attache aux fibres et devienne permanente.
Plusieurs versions de cette légende urbaine attestent de ce qui s’est passé, mais le résultat est que Diesbach met la main sur de la potasse contaminée qui, lorsqu’elle est combinée avec le mélange de cochenille et de sulfate de fer, devient bleu au lieu de rouge.
Un nouveau bleu – bleu de PrusseComment est né le Bleu de Prusse !
Quand il a vu cela, Diesbach en a oublié sa fabrication de rouge et a commencé à essayer de reproduire à nouveau ce bleu. 
Ce qu’il avait accidentellement créé était une réaction chimique si complexe qu’elle n’aurait peut-être pas été découverte du tout avant de nombreuses années.
Apparemment, la potasse qu’il utilisait contenait du sang animal contenant du fer. Le fer avait réagi avec la potasse pour la transformer en ferrocyanure de potassium. Quand il a mélangé cela avec du sulfate de fer, il a accidentellement créé un autre composé, le ferrocyanure de fer – ce que nous appelons aujourd’hui le bleu de Prusse.
Même s’il savait comment le créer, il ne savait toujours pas pourquoi il était devenu bleu.
Au début, Diesbach avait gardé la formule pour lui, mais le commerçant qui lui avait peut-être vendu la potasse contaminée, Johann Konrad Dippel, avait réglé le problème et en 1710, il vendait lui-même la nouvelle couleur. C’était un succès instantané.
Les raisons de ce succès étaient sa profondeur, sa grande transparence et sa grande force, mais aussi parce qu’il représentait le dixième du prix du bleu outremer.
Comme il s’agissait de la première couleur véritablement synthétique, il était facile de la fournir aux artistes du monde entier, qui attendaient depuis des siècles littéralement un bleu puissant et non-toxique.
On lui attribue également la renaissance d’artisanat sur bois japonais, qui a ensuite influencé les impressionnistes français, dont le travail et les couleurs ont inspiré tant d’art moderne, le tout grâce au bleu de Prusse !
Sous la vague de Kanagawa par Katsushika Hokusai, estampe sur bois

2 thoughts on “Comment est né le Bleu de Prusse !

  1. Ce magnifique bleu de Prusse qu’adulait tant Vincent Van Gogh…
    Bel article MR Thierry Crignon, comme toujours !

  2. Et…de nouvelles couleurs résultent encore aujourd’hui de découvertes fortuites.
    Récemment, des ingénieurs du MIT ont découvert un noir encore plus noir que le Vantablack, ce noir dont l’artiste Anish Kapour a acheté le brevet pour son utilisation personnelle.
    Le nouveau noir absorbe 99.995% de la lumière alors que le Vantablack n’en absorbe que…99.965% !
    https://trustmyscience.com/ingenieurs-mit-ont-developpe-materiau-plus-noir-du-monde/

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