Comment choisir son papier japonais le WASHI

Souvent les artistes sont à la recherche de supports nouveaux, et parmi tous les supports que j’ai pu tester ces dernières années, le papier est une source d’inspiration remarquable.
Attention, si vous utilisez du papier à l’acrylique, à l’aquarelle, à la gouache ou à l’encre, là pas de vrais problèmes.
Mais si votre médium de prédilection est la peinture à l’huile alors là il faut que vous preniez toutes les précautions. En effet, l’huile et l’essence de térébenthine pénètrent le papier et finissent par le détruire. Je ferai dans les prochaines semaines un article complet pour vous expliquer comment bien préparer votre support pour la peinture à l’huile.
Pour en revenir au papier, l’un des plus usités par les artistes et surtout par les Japonais est le WASHI.
Bon les japonisants vont se moquer de moi, parce que Washi veut tout simplement dire …
Papier japonais – WA pour Japonais et SHI pour papier.

Photo Emilie EVEN @ harikopaper.com

Petit retour en arrière :

Le papier fut inventé par les Chinois sous la dynastie Han. Jusqu’alors, on écrivait généralement sur des bandes de bambou reliées ou des morceaux de soie.
Mais les premières étaient trop lourdes, les autres trop onéreuses.
Des fibres de lin finement déchiquetées furent alors utilisées. Trempées dans l’eau, elles donnaient après filtrage, une forme de papier assez rudimentaire. Le papier, plus léger et moins coûteux, sembla le matériau opportun.
AU JAPON, lieu de naissance du WASHI.
L’arrivée du papier au Japon se produisit au début du VIIe siècle. Comme en chine, in l’utilisait principalement à de fins religieuses, pour recopier les sûtras (textes bouddhiques sacrés).
Selon Kogushui, une ancienne chronique écrite en 807 après J-C, on peut estimer que la fabrication du papier dans la région d’AWA, vers 650.
Dès le 8eme Siècle, le papier Japonais se distingue de celui venant de chine. La méthode de fabrication japonaise permet aux fabricants d’utiliser peu de matières premières en produisant rapidement un papier fin et très résistant. Petit à petit, le papier devient un élément indispensable dans la vie quotidienne. Cette méthode de fabrication s’appelle NAGASHIZUKI.
Au début du XIXe Siècle le Japon s’ouvre au monde occidental, et exporte d’importantes quantités de papier qui à partir de là prend le nom de WASHI. Le nombre de fabricants s’élevait à 65 000. Aujourd’hui, malheureusement on en dénombre à peine 300, malgré le soutien du gouvernement.
Il faut savoir que chaque feuille de Washi exprime l’adresse d’un artisan et sa relation étroite avec son environnement de vie. D’ailleurs un grand nombre de papiers japonais pour le nom de la région de production, comme le AWA-WASHI, qui est la préfecture de TOKUSHIMA ou le TOSA – WASHI  etc.
Ce n’est pas étonnant si de plus en plus d’artistes utilisent le WASHI pour leur œuvre. Ses qualités sont évidentes, résistance, souplesse, son Ph est neutre et son prix reste compétitif.
COMPOSITION DU WASHI  
Pour fabriquer du bon Washi, il est primordial d’avoir une source constante d’eau douce et d’être à proximité des plantes nécessaires au processus de fabrication.
Dans la région d’AWA (voir plus haut) la rivière de Kawata apporte ses eaux à faible teneur en calcium et en magnésium et des arbrisseaux comme le KOZO, fournissant des fibres propres à la fabrication du Washi. On dit d’ailleurs que le mon KOTSU aurait été appelé ainsi pour sa richesse en KOZO.
Comment choisir son papier japonnais WASHI
Il est composé en règle généralement de trois fibres : KOZO, GAMP et MITSUMATA.
90 % des papiers japonais sont faits à partir du KOZO, à cause de la longueur des fibres qu’il donne de 15 à 20 mm, ce qui lui donne sa solidité.

Comment choisir son papier japonais: WASHI

 
Les papiers à fibres fines    
Le MITSUMATASHI est un papier à base de 100% de fibres de Mitsumata. Fin, brillant, il est un disons féminin. Sa surface absorbante autorise un excellent rendu des détails d’impression et d’eaux-fortes. Il peut aussi servir à la reliure, à la conservation et à la décoration. Vous pouvez aussi l’utiliser pour la peinture à l’acrylique et la gouache.
Le SHUNSETSU est un papier remarquable d’adaptabilité. Bien que très léger, il est fait de fibres résistantes. Il est décoratif, et peut-être utiliser en lithographie, à l’acrylique ou la gouache, pour la calligraphie et la restauration.
Le OKAWARA est un papier fait main, il permet aux artistes peintres de travailler sur de grandes surfaces à un prix raisonnable. L’une des faces est lisse alors que l’autre est rugueuse. C’est un très beau papier pour les techniques picturales, Huile, acrylique et gouache.
Le SHIRAGIKU est un papier à franges légèrement plus épais que la moyenne. L’une de ses faces est rugueuse, l’autre est aussi douce que de la peau. Il est excellent pour l’impression, la peinture et la calligraphie, très bien aussi pour le pastel.
Le MASA est un papier fabriqué à l’origine pour le marché des étudiants, son prix est attractif. C’est un papier de haute qualité destiné au dessin mais aussi à l’aquarelle et au pastel. Bien préparer, je l’ai souvent utilisé pour la pratique de la peinture à l’huile.
Il existe une quantité impressionnante de papier japonais, et je ne peux pas tous les cités dans cet article. Mais rapprochez-vous de votre marchande de couleurs, il sera certainement vous conseiller.
Maintenant c’est à vous de jouer.

Photo Emilie EVEN @ harikopaper.com

 
Source Awagami factory
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5 thoughts on “Comment choisir son papier japonais le WASHI

  1. Bonjour!
    Je me suis inscrite depuis longtps à votre newsletter, mais je n’ai jamais reçu le guide promis…
    que faire???
    Merci

  2. J’avais déjà entendu parlé du Washi, mais la j’en sais bien plus. Je pense en acheter si effectivement ce n’est pas trop cher. Merci pour l’article

  3. Article très interessant , merci ! Il me reste à trouver “mon marchand de couleurs” ( j’adore ce concept ) pour tester tous ces beaux papiers; Merci encore

  4. Bonjour,
    Merci pour votre article.
    Je suis la propriétaires de la 1ère photo (où l’on voit un empilement de feuille de washi udagami dans l’atelier de M. Fukunishi; article en lecture sur harikopaper.com), ainsi que la dernière (celle d’un papier unryu que j’ai photographié pour illustrer un des type de washi compris dans la Washi Box que je gère).
    Pourriez-vous me créditer de mon nom (Emilie EVEN) ainsi du lien source (harikopaper.com et washibox.com) ? Merci pas avance de votre coopération !

  5. Merci pour votre éclairage, je pensais que le “washi” était à lui seul un seul type de papier, dans cette variété vous nous avez fait découvrir le “okawara” (passe partout) que je m’empresserai d’utiliser pour l’huile.

Répondre à Sennex Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *